AVICULTURE FAMILIALE AU BENIN
L’aviculture familiale est un sous-secteur de l’élevage qui joue un important rôle dans l’autonomisation des femmes et des jeunes au Bénin. Elle contribue à la sécurité alimentaire, à la génération de revenus et à la réduction de la pauvreté. Ce sous-secteur contribue à près de 22% de la quantité totale de viande produite au Bénin.
Les principales espèces élevées en aviculture familiale au Bénin
Les races de volailles les plus rencontrées sont les races locales caractérisées par une grande rusticité et une excellente aptitude d’adaptation aux conditions d’élevage difficiles (faible apport d’aliment équilibré, peu de soins vétérinaires, absence de logement). Plusieurs espèces aviaires sont élevées en aviculture traditionnelle au Bénin. Il s’agit surtout de poulets, de canards, de pintades et de dindons.
De façon générale, ces ressources génétiques sont caractérisées par un aspect hétérogène et une croissance lente, mais sont rustiques et prolifiques. Toutefois, des initiatives privées ont émergé depuis plusieurs décennies et ont consisté à réaliser une série de croisements entre des poulets locaux et des poulets de races exotiques d'origines diverses. Après plusieurs générations, ces initiatives ont conduit à des produits génétiquement stables avec une meilleure performance zootechnique et une résistance modeste aux maladies. Aujourd’hui, ce poulet local amélioré, est connu sous le nom de poulet "Goliath".
Poulets locaux au Bénin
Population locale de pintades à Parakou
Dindon
Systèmes d’élevage
Encore appelée élevage de basse cour, l’aviculture traditionnelle est caractérisée par la divagation des oiseaux tout au long de la journée. L’abri de nuit est pour la plupart du temps inexistant ou très sommaire. Il s’agit alors d’ abris improvisés pour la plupart du temps et construits avec les moyens de bord de l’éleveur.
Ces habitats servent surtout à abriter les animaux la nuit. Les oiseaux ne disposant pas d’abri passent la nuit à la belle étoile, dans les arbres ou aux abords des habitations. Dans ce cas, tout ce qui peut servir de perchoirs dans la cour de la maison est pris d’assaut par les oiseaux. Généralement, en aviculture traditionnelle, la reproduction n’est pas contrôlée. Les soins sanitaires sont presque inexistants et l’alimentation se résume à ce que les oiseaux consomment pendant la divagation accompagnée parfois de résidus de cuisine et de restes d’aliments non consommés par l’homme.
Dindons et poulets en aviculture traditionnelle à Abomey-Calavi
Poulets locaux et pintades
Contraintes de l’aviculture familiale au Bénin
Plusieurs contraintes limitent l’aviculture traditionnelle au Bénin. Les éleveurs familiaux ont un accès limité à des ressources essentielles telles que des installations adéquates (poulaillers, enclos), de l'eau propre, de la nourriture de qualité et des médicaments vétérinaires.
Les oiseaux laissés en liberté sont exposés aux cas de vol, d’accident ainsi qu’aux prédateurs (serpents, oiseaux rapaces, carnassiers…). Le manque de suivi sanitaire expose davantage les oiseaux à diverses maladies, occasionnant des mortalités (surtout des poussins) ou réduisant les paramètres zootechniques. La reproduction des poulets et autres volailles, telle qu’elle est gérée en aviculture traditionnelle, favorise la consanguinité. Une autre limite de ce secteur de l’aviculture béninoise est le manque de technicité des aviculteurs locaux. Les éleveurs ont besoin de formations sur les bonnes pratiques d'élevage, l’alimentation des animaux, la gestion des maladies et la gestion de la reproduction.
Contribution de l’ONG à l’amélioration de l’aviculture familiale au Bénin
Pour améliorer l’aviculture familiale au Bénin, il faut mettre en place des programmes de formation et de sensibilisation pour les éleveurs, renforcer l'accès aux services vétérinaires, promouvoir des pratiques d'élevage durables et d'améliorer les infrastructures d’élevage et de commercialisation des produits avicoles.
Les actions de l’ONG pour l’essor de l’aviculture familiale portent sur le renforcement des compétences des éleveurs à travers l’amélioration du logement des oiseaux, la lutte contre les maladies aviaires, l’alimentation et les bonnes pratiques de gestion de la reproduction. Ainsi, de nombreux éleveurs ont pu bénéficier des conseils de l’ONG pour améliorer leur pratique d’élevage.
Dans la poursuite de ses actions, l’ONG mettra à la disposition des éleveurs formés des reproducteurs de poulets sélectionnés et adaptés à leur environnement. L’ONG va, dans la mesure du possible, plaider pour une politique agricole favorable à l’aviculture familiale. Elle continuera aussi à encourager les éleveurs à améliorer les pratiques d’élevage, à réduire la production de carbone dans leur exploitation et à valoriser les déchets de l’élevage en production végétale.